Un accompagnement récent m’a confronté à une situation qui finalement est assez courante dans les demandes de coaching : quand une décision doit être prise, un choix doit être fait et il est parfois difficile d’arbitrer pour certaines personnes, alors que pour d’autres c’est facile, voire parfois trop facile (rapide ?).
Quelle émotion est aux commandes ?
Mon client a pris conscience que dans sa situation une émotion était aux commandes et rendait sa prise de décision plus complexe. Cette émotion « motrice » dans son profil comportemental est la peur.
Pas la peur qui paralyse mais celle qui pousse au « travail bien fait ». Se met alors en place pour lui une stratégie de vérification, d’analyse, de comparaison des hypothèses qui peut ne jamais s’arrêter. Et qui par conséquence peut amener cette personne à ne pas savoir que décider, tout simplement parce qu’elle n’a pas acquis la certitude factuelle que ce choix restera le bon.
La peur fonctionne alors comme le jeu d’échec
Étonnant constat qu’a fait mon coaché : il a réalisé que sa stratégie était celle du joueur d’échec, qui anticipe plusieurs coups à l’avance, et construit son déplacement en fonction des conséquences du/des coups possibles de son adversaire (la réaction des autres…). La puissance des grands maîtres vient ce cette capacité d’analyse des possibles et des options, de toutes les options. C’est aussi leur vie de champion.
Dans la vraie vie, cette façon de faire poussée à l’extrême peut amener une personne à ne plus arriver à décider, à ne plus pouvoir faire un choix, ou alors au prix de douleurs intérieures considérables, voir paralysantes. Envisager toutes les hypothèses devient alors le mode de fonctionnement et le « moteur » de cet immobilisme décisionnel. On joue alors à se mettre en « échec ».
Jouer à la réussite, une autre approche !
Aux cartes, il existe un jeu qui consiste à devoir regrouper les cartes selon des suites croissantes de couleur. A chaque tour de jeu on tire 3 cartes et on tente de les disposer sur le jeu. Il existe certainement une stratégie à ce jeu, je préfère n’en garder que la différence fondamentale qui a permis à mon client de « jouer » différemment. Au jeu de la réussite, on prend les cartes comme elles viennent, sans se demander quel sera le tirage. Une fois les cartes en main, on décide d’optimiser leur placement, pour pouvoir faire des regroupements, libérer des places utiles pour la suite. On joue alors à « réussir ».
La leçon de cet accompagnement :
La métaphore a été utile à mon client qui a pris conscience qu’en laissant l’émotion « peur » aux commandes, il était dans une stratégie de l’échec par rapport aux grandes décisions à prendre pour sa vie (travail bienfait et sécurité à tout prix…). Inconsciemment il jouait aux « échecs » : à trop vouloir imaginer les coups suivants, plus rien n’avançait…
En découvrant que si une autre émotion venait appuyer certains moments importants, cette personne pouvait se mettre dans une stratégie de réussite. Je prends les choses comme elles viennent, de même que le joueur de "réussite" qu'elle est devenue. L'émotion ici était la joie (être reconnu par les autres au travers du partage...). Ses immobilismes ont pu progressivement s'émanciper de son désir du "bien fait" pour aller vers "l'assumé".
Erik DUFOUR
coach certifié
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